Forum Déchets 86


L'éditorial de Forum Déchets No 86

Par définition, le déchet n'a pas de valeur marchande, son détenteur l'abandonnant sans contrepartie. En raison des frais d'enlèvement et de traitement, il a souvent une valeur négative et constitue ainsi une marchandise singulière, puisque le détenteur paie le receveur*, directement ou indirectement, selon différents modèles de financement.
Parmi ceux-ci, on trouve la taxe au sac, sujette à polémique, plus particulièrement dans les régions qui ne l'ont pas instaurée. Pourtant, l'investissement de quelque 2.- francs par sac de 35 litres paraît bien dérisoire en comparaison des sommes investies dans d'autres domaines où le rapport de cause à effet est rarement aussi évident.
Srtout que ce financement permet non seulement d'assurer une meilleure gestion des ressources, mais aussi de diminuer la part payée par les impôts. Pour plus de 75% de la population en Suisse qui répond à ce principe du pollueur-payeur, l'habitude semble prise et on y a constaté une baisse de la quantité de déchets incinérés. Pour augmenter significativement le taux de recyclage, le portefeuille paraît donc meilleur pédagogue. Et pour diminuer la production de déchets?
Car les récents débats sur l'approvisionnement électrique suite à la catastrophe de Fukushima nous l'ont encore rappelé: toutes les activités humaines génèrent des déchets. Heureusement pas tous aussi difficiles - voire impossibles - à traiter que les déchets nucléaires, mais méritant chacun à leur échelle une réflexion sur leur raison d'être et la possibilité d'être réduits.

Anne-Claude Imhoff
Bird, Prilly et Genève

*Sur cet aspect, voir Bertolini G. Economie des déchets. Ed. Technip, 2007, 178 p.

  

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mis à jour le
21.06.2019