Les taxes
sur les emballages
La Suisse restera-t-elle longtemps une
île au milieu de l'Europe une sorte
de paradis de l'incinération
"propre" où les fabricants sont
exemptés de leur
responsabilité en regard du
recyclage des emballages qu'ils
produisent? En effet, toute l'Europe a
bientôt adhéré au
système du "Point Vert" qui permet
de faire payer les fabricants en
proportion des quantités et de la
nature des matériaux d'emballage
qu'ils mettent sur le marché.
Grâce à la discipline de
ses citoyens, notre pays affiche toutefois
des taux de recyclage élevés
pour la plupart des emballages à
l'exclusion des matières plastiques
et respecte ainsi en grande partie les
objectifs ambitieux de la directive
européenne. Matière par
matière, la
Confédération et le secteur
privé introduisent pourtant des
systèmes de taxes
d'élimination anticipées
(TEA): verre, alu, fer blanc, PET, etc. La
convergence est programmée. La
responsabilité des producteurs sera
de plus en plus engagée.
Les politiques de prévention et
de valorisation des déchets ne
peuvent aboutir que si chacune des parties
concernées assume sa part: les
collectivités publiques pour la
coordination des infrastructures et le
contrôle environnemental, les
ménages et les entreprises pour le
tri, les fabricants pour le choix
écologique et la diminution des
emballages.
Si aucune pression n'est exercée
sur les fabricants, le recyclage ne se
développe pas, quand bien
même des solutions techniques
existent. A l'heure où l'on parle
abondamment de l'application du principe
"pollueur-payeur", il serait très
dommageable de n'y soumettre que les
ménages.
François Marthaler, BIRD
Membre du comité de
rédaction
|