Améliorations
techniques ou efforts de
prévention?
Ne produire que des déchets
recyclables ou aptes au stockage
définitif, tels sont depuis vingt
ans les objectifs de la politique suisse
des déchets. Aujourd'hui, nous ne
les avons pas encore atteints. Comment y
arriver? Par des améliorations
technologiques ou par des efforts de
prévention?
Au gré des renforcements
successifs de la législation,
rendus nécessaires pour
prévenir des risques
environnementaux ou sanitaires, l'option
technologique semble avoir pris le dessus.
Nos systèmes de traitement sont
devenus d'une complexité
extrême... Que l'on songe à
la goutte d'eau usée, dont une
partie sera successivement
digérée,
décantée, filtrée,
pressée, séchée,
incinérée, mise en
décharge! Et ce n'est probablement
pas fini, puisque l'on étudie
encore la possibilité d'extraire du
résidu mis en décharge le
précieux phosphore perdu pour
l'agriculture.
Pourtant, même avec ce niveau de
sophistication, ces installations ne sont
pas parvenues à éradiquer le
déchet ultime. Celui-ci nous pose
souvent des problèmes par sa
composition chimique, fruit de
réactions complexes entre de
nombreuses substances. Agir à la
source sur la composition de nos
déchets reste donc primordial.
Si ces installations de traitement des
déchets nous rendent de fiers
services, elles ne peuvent donc
fonctionner correctement qu'en s'appuyant
sur des mesures de prévention
efficaces. Autrement dit, il serait
téméraire d'opposer
améliorations technologiques et
prévention: les deux sont
nécessaires pour faire face
à nos montagnes de
déchets.
Sébastien Piguet
BIRD,
Prilly
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