Les
déchets sont-ils une
préoccupation
minime des enjeux liés au
tourisme?
Non, il ne s'agit pas d'un nouveau
"happening" de Christo, mais de la
démarche pragmatique des
remontées mécaniques
d'Andermatt. Dès ce mois, 2'500 m2
du glacier du Gürschen sont
emballés dans une mousse
synthétique isolante. Ces feuilles
de 3.8 mm d'épaisseur seront
stockées chaque hiver pour
être réutilisées
l'année suivante
à
moins qu'elles ne s'envolent à la
prochaine tempête de foehn.
L'entreprise espère ainsi limiter
le recul estival du glacier, pièce
maîtresse de son domaine
skiable.
Pourquoi diable se préoccuper
des déchets, alors que des sujets
bien plus importants menacent la
planète et le tourisme? De telles
nouvelles semblent donner raison à
ceux qui posent ce diagnostic.
Peut-être faut-il le rappeler, ce
bulletin n'ambitionne pas de
résoudre les principaux
problèmes planétaires, mais
de servir de boîte à
idées pour ceux qui gèrent
au quotidien les déchets de ce
petit bout de terre. Si mieux gérer
les déchets du tourisme
n'empêche pas de prendre des mesures
dans d'autres domaines plus importants
pour l'environnement, alors ne nous
privons pas d'agir!
C'est aussi le message des campagnes
des 27 et 28 mai prochains, "Chasse au
trésor" et "Coup de balai
printanier": motiver le public à
prévenir et trier ses
déchets, consommer des produits
recyclés et préserver les
espaces publics du "littering". Au
passage, remarquons que l'essai
d'Andermatt, en se limitant à
traiter des symptômes, est un projet
plus incertain et plus coûteux que
toute mesure de prévention. Dans la
gestion des déchets aussi!
Sébastien Piguet
Bird, Prilly
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