Déchetteries:
une autre vocation
que de simples
économies
Censées favoriser le tri, les
déchetteries se sont
développées avec le soutien,
voire à l'instigation des
autorités cantonales et
fédérale. Mais si
aujourd'hui chaque commune, ou presque, a
sa déchetterie, on le doit aussi
aux économies conséquentes
qu'elles permettent en comparaison avec
ramassage porte à porte.
Vu la pression actuelle sur les budgets
publics, tout porte à croire que la
tendance à remplacer les
tournées de ramassage par la
collecte en déchetteries
s'accélère. Au risque
d'oublier peut-être leur vocation
première. C'est vrai qu'il est
difficile de rendre ces installations plus
attractives tout en diminuant les
coûts de fonctionnement.
En externalisant ainsi leurs
coûts de collecte, les communes
risquent aussi de jouer un bien mauvais
tour à la protection de l'air et du
climat. En effet, les déchetteries
communales, telles qu'elles sont
conçues aujourd'hui, drainent
majoritairement des visiteurs
motorisés. Rapportée
à la faible quantité de
déchets embarquée dans le
coffre, la consommation de carburant est
jusqu'à dix fois plus
élevée qu'en ramassage porte
à porte.
Pour surmonter ces contradictions, de
nombreuses solutions existent:
déchetteries de quartier, collecte
par les commerces, etc. Il y a lieu de les
tester, voire d'en inventer de nouvelles.
Dans le domaine du réemploi aussi,
on pourrait rêver de nouvelles
fonctions pour les déchetteries:
à l'image des ressourceries du
Québec ou du "Oekihof" à
Zoug, un espace pourrait être
réservé pour déposer
les objets encore fonctionnels et redonner
ainsi la priorité au mode
d'élimination le plus
écologique.
Sébastien Piguet
Bird, Prilly
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