Boues
d'épuration: leur
incinération
est incompatible avec un
développement
durable
A l'aune du développement
durable, la décision d'interdire
l'épandage des boues de stations
d'épuration doit malheureusement
être considérée comme
une voie sans issue. Les terres agricoles
s'appauvrissent des substances
nécessaires à la croissance
des plantes. Et, comme "rien ne se perd",
ces substances se retrouvent en partie
dans les boues d'épuration que l'on
doit maintenant détruire. Il faut
donc réintroduire des engrais
"artificiels" dans le cycle. Mais les
réserves ne sont pas
inépuisables. Celles de phosphore
pourraient bien ne couvrir les besoins que
pour 50 ans. Et après?
Pour l'instant recycler le phosphore
contenu dans les boues ne semble pas
rentable. Mais ne devrait-on pas songer
à incinérer ces boues dans
des installations
spécialisées et à
stocker les cendres à part en
prévision du jour où
?
On a toujours tendance à
privilégier les solutions "end of
pipe": extraire les polluants
mélangés à l'eau,
digérer les boues, les
sécher, les brûler, stocker
les cendres. Certains proposent toutefois
de résoudre les problèmes
plus en amont. Par exemple en
récupérant l'urine au niveau
des WC.
Mais est-il vraiment
désespéré de
réduire les teneurs de polluants
directement à la source? Il est
vraisemblable que de telles mesures
engendreraient une intervention accrue de
l'Etat dans les modes de production et de
consommation. Mais pour tendre vers un
développement durable, sommes-nous
capables de faire des choix de
société ou
préférons-nous rajouter des
"couches" de technologie au fur et
à mesure que les problèmes
se posent?
François Marthaler,
BIRD-RDS
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