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Nº 36 de mars 2001

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets

 

Tri des déchets dans un locatif de haut standing. Témoignage d'un concierge pionnier.

M. Chevalier et son épouse assument la conciergerie de deux immeubles locatifs sur les hauts de Lutry, dans la banlieue chic de Lausanne. M. Chevalier fait incontestablement partie de ces pionniers convaincus que leur tâche ne consiste pas à veiller à une apparente propreté et qui ne cherchent pas à balayer les problèmes simplement sous le tapis. Inlassablement, depuis qu'il a repris cette conciergerie en 1994, il veille au grain, tâte les sacs poubelles, trie lui-même et conseille les habitants quant au détail des critères de collecte sélective de leurs déchets. A peine a-t-il entendu parlé d'une solution pour la valorisation des déchets de sagex (EPS) qu'il en organise le tri et apporte lui-même ces déchets à l'entreprise de recyclage, deux fois par an!
 

forum déchets: Vous avez organisé un véritable concept de déchetterie dans les deux immeubles dont vous vous occupez. Pourquoi?

M. Chevalier: Je suis convaincu que la pollution de l'environnement est un réel problème et que nous ne trouverons de solution à cette situation que si chacun y met du sien. La commune a fait de gros effort en faveur du tri des déchets. Et moi j'aide les propriétaires et les locataires à fournir leur pierre à l'édifice.

FD: Est-ce que votre cahier des charges de concierge vous impose quelque chose de particulier en ce qui concerne le tri des déchets?

M. Chevalier: Non, rien du tout. La mission se résume à faire enlever les déchets au fur et à mesure. Mais la gérance me soutient dans ma démarche de sensibilisation et je crois que les habitants &endash; la plupart sont propriétaires de leur logement &endash; apprécient le service.

FD: Comment obtenez-vous des habitants le respect des catégories de tri?

M. Chevalier: ça n'a pas été facile! Durant pratiquement deux ans, j'ai dû contrôler les sacs et sermoner les gens. Certains se sont fâchés, mais ont fini par s'accoutumer. Surtout, je veille aussi à remercier tous ceux qui jouent le jeu et je me rends disponible pour répondre à toutes les questions. Si on m'apporte des restes de peinture, je m'occupe de les confier à la voirie pour qu'ils soient éliminés convenablement.

Au bas de chaque cage d'escalier, le concierge a organisé une petite déchetterie modèle. Avec des étiquettes. "Comme à l'école enfantine", précise M. Chevalier.


FD: Quel bilan tirez-vous de l'opération?

M. Chevalier: Lorsque j'ai repris la conciergerie il y a trois ans, on avait deux conteneurs 800 litres pour les orduresménagères. Aujourd'hui, un seul suffit. Dans l'immeuble d'en face, guère plus peuplé, le concierge ne peut que mettre à disposition et sortir les containers. Résultat: quatre à cinq containers deux fois par semaines!

FD: Combien imaginez-vous faire économiser chaque année aux habitants de l'immeuble sur la facture d'élimination des déchets?

M. Chevalier: Je n'en ai pas la moindre idée! Et ce n'est pas ma seule motivation. J'estime être convenablement payé et j'entends simplement faire mon travail au mieux et au plus proche de mes convictions. A priori, l'élimination des déchets est facturée par une taxe communale par habitant. C'est donc la commune qui économise.

 

témoignage recueilli par

François Marthaler, BIRD, Prilly

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