Nº 35 du mois de janvier 2001

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets

LES SITES CONTAMINES

EDITORIAL

L'assainissement de sites contaminés est tout à la fois un défi technologique, un nouveau marché, une mauvaise nouvelle pour les propriétaires fonciers, un problème d'interprétation du principe "pollueur-payeur" et un rappel du fait que les solutions les moins chères finissent par coûter quand même.

En cette matière comme dans d'autres, l'argent est le nerf de la guerre. La facture s'avère salée: 5 milliards de francs sur vingt-cinq ans, soit 200 millions par an. Lorsque la responsabilité de la pollution ne peut pas être établie &endash; le site est alors dit "orphelin" &endash; la Confédération pourra subventionner l'assainissement à hauteur de 40%, ce qu'elle va financer par le produit d'une taxe sur la mise en décharge perçue depuis le 1er janvier 2001 et qui devrait rapporter 30 millions de francs par an.

Selon cette estimation, les 170 millions restants devront être payés par les privés, les cantons et les communes. Encore faudra-t-il qu'ils soient disposés à le faire. Le risque existe en effet que des sites pollués demeurent simplement en friche, abandonnés aux générations futures. S'il est peu probable qu'un promoteur renonce à un projet en pleine ville parce que l'évacuation des terres polluées rendrait l'affaire non rentable, il en va différemment en zone industrielle. Ce douloureux héritage des années de croissance débridée, nous le transmettrons en large partie à nos enfants.

Quant à l'assainissement, il revient souvent à déplacer le problème dans une décharge contrôlée, ce qui constitue un autre cadeau aux générations futures. Que cela nous serve de leçon pour une application stricte du principe de précaution dans tous les domaines!

 

François Marthaler

Bird, Prilly

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