Nº 34 du mois de novembre 2000

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets


Le canton de Neuchâtel dispose d'une solution pour l'élimination des boues d'épuration
 
La politique de gestion cocernant les boues d'épuration consistait à les valoriser dans l'agriculture, si elles respectaient les normes (notamment métaux lourds), à les mettre en décharge ou éventuellement à les incinérer si les charges polluantes étaient trop élevées. Aujourd'hui la mise en décharge n'est plus possible puisqu' interdite depuis le début de cette année. Il est temps, donc, de trouver un créneau ou un moyen de traitement des boues d'épuration. Le canton de Neuchâtel fait part ici de son nouveau concept.

épuration des eaux usées, à ses débuts, n'a que peu pris en compte la gestion des boues. Elle paraissait ne pas poser de problème, ce que la pratique a rapidement contredit. Dans le canton de Neuchâtel elle se fait au travers de 26 stations d'épuration traitant 95% de la population. Il en résulte une production annuelle, exprimée en matière sèche, de 5000 tonnes de boues d'épuration, dont un quart est valorisable en agriculture. Le solde, jusqu'à l'an dernier, était mis en décharge, pratique actuellement interdite. La mise en place d'une solution fiable d'élimination s'imposait donc.

 


Après séchage, les boues sont incinérées en cimenterie

Elle est opérationnelle depuis peu. Elle consiste en une installation de séchage des boues placée dans un nouveau bâtiment construit en annexe de l'usine d'incinération des ordures (SAIOD) de Cottendart sur Colombier. SAIOD en est le maître de l'ouvrage et l'exploitant.

Les boues produites par les STEP sont déshydratées in situ à un taux de siccité de 25 à 35%. Les STEP qui ne peuvent réaliser elles-mêmes cette opération amènent leurs boues liquides à une STEP qui le peut. Les boues déshydratées sont transportées par bennes de la STEP à la SAIOD où elles sont entreposées dans des trémies. Elles sont ensuite introduites dans l'un des deux fours de séchage chauffés par la vapeur que produit l'usine d'incinération des ordures. Les buées résultant du séchage sont envoyées dans les fours d'incinération, résolvant ainsi le traitement des odeurs.  


Un des deux fours utilisés pour le séchage des boues situés dans le nouveau bâtiment de la SAIOD.


Les boues séchées à plus de 90% de siccité sont transportées par rail en cimenterie pour y être incinérées. Cette solution est préférable à toute autre car elle ne génère pas de scories, donc pas de nouveau problème. En effet, dans le four cimentier la partie organique des boues (50-60%) brûle et remplace ainsi une partie du combustible. La partie minérale est fondue dans le clinker qui donnera le ciment. Le problème de l'élimination des boues est ainsi complètement résolu.

D'une capacité de 9'000 t/an, cette installation traitera aussi les boues du Nord vaudois. Elle offre également une solution intéressante aux STEP d'autres cantons voisins.

 

Jean-Daniel Rosselet

Responsable de l'évacuation et du traitement des eaux, Service cantonal de la protection de l'environnement, Neuchâtel

 

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