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Nº 33 de septembre 2000

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets

 

Ensilage en balles de polyéthylène: on évite des investissements, mais on crée beaucoup de déchets à éliminer

La revue suisse "Technique Agricole" est la version française du journal de l'Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture - ASETA. Cette revue mensuelle de 16 pages publie entre autres des reportages, des conférences de presse, des traductions, des statistiques et des enquêtes qui lui permettent d'offrir un trait d'union entre les membres, les sections et l'Association centrale.
 

Les réserves de fourrage pressées en balles rondes ou rectangulaires puis enveloppées d'un film de plastique sont devenues familières au regard de tous. Cette technique agricole offre de réels avantages à ses utilisateurs puisque qu'elle est facile à organiser, évite des investissements pour le stockage, permet de conserver des quantités supplémentaires en cas de récoltes importantes, simplifie la planification des fenaisons et que l'ensilage est directement commercialisable.

 



Bien que les développements de la technique de l'ensilage continuent et que les premiers essais pour l'ensilage du maïs ou des pulpes de betteraves ont déjà donné des résultats positifs, seul l'ensilage d'herbe a été pratiqué couramment jusqu'à présent. Selon les estimations de la vente de films étirables en polyéthylène, la Suisse, contrée herbagère, a enrubanné plus d'un million de grosses balles en 1998.

 


Les inconvénients de la technique des balles sont surtout d'ordre environnemental

Mis à part des frais de machines élevés et une dépendance vis à vis de l'entrepreneur agricole pour le pressage et l'enrubannage, les principaux inconvénients de cette technique sont d'ordre environnemental. Ils sont liés à des atteintes au paysage, en cas d'entreposage des balles à l'extérieur, et à des problèmes d'élimination de ces films de polyéthylène utilisés en grande quantité.

 


Que faire de tout ce "plastique" après utilisation?

Deux alternatives se dessinent pour l'élimination des balles après usage. La première consiste à les brûler dans des installations appropriées, soit dans une usine d'incinération des ordures ménagères, soit par l'industrie du ciment, mais pas sur le domaine agricole car cette pratique, par ailleurs illégale, conduit à des émissions nuisibles pour les êtres humains, les animaux, l'air et le sol.

La seconde alternative (réutilisation de la matière) offre une solution écologiquement et économiquement plus intéressante, selon un groupe de travail constitué de l'industrie (l'industrie suisse du polyéthylène, la maison Poly Recycling, l'association Suisse des matières plastiques, les industries du ciment et de l'agriculture), de la Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles (FAT), de l'union suisse des paysans (USP) et de l'Association suisse pour l'équipement technique de l'agriculture (ASETA).

En effet, cette forme de recyclage permet de transformer les films d'ensilage en granulats de polyéthylène qui sont ensuite utilisés pour la fabrication de tuyaux pour fils électriques ou de sac à ordures (voir la page sponsor). Les composants non recyclables font quant à eux l'objet d'une élimination irréprochable. Les balles sont récupérées dans des sacs en plastique qui une fois remplis doivent être ramenés par l'utilisateur vers un centre de ramassage (entrepreneurs agricoles, agriculteurs, laiteries ou coopératives). Ces centres s'occupent de la vente des sacs, de leur entreposage et de la préparation au transport organisé par des grossistes chargés d'optimaliser la logistique pour assurer l'évacuation la plus rationnelle possible vers l'entreprise de recyclage.


Une des clés du succès est une forte densité de centres de ramassage

Plus les centres de ramassages sont nombreux, plus le taux de recyclage est élevé, car un accès aisé est la meilleure motivation pour les agriculteurs. Un sac de récupération est vendu à un prix de CHF 8.50, ce qui correspond à quelque 30 centimes par balle rectangulaire. Ces coûts sont économiquement supportables pour le secteur agricole, par ailleurs fort endetté, et lui permettent de montrer l'image d'un partenaire responsable et capable d'appliquer le principe du "pollueur-payeur".

Ueli Zweifel

rédacteur responsable "Technique Agricole"

"Schweizer Landtechnik".

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