Avec un total 700'000 t/an, les déchets
plastiques constituent en Suisse une catégorie
presque aussi importante que le carton ou le verre. Les
plastiques agricoles y contribuent pour 28'000 t/an (dont
un quart de plastiques d'ensilage), alors qu'il n'y en
avait que 12'000 t/an en 1996. Ces flux assez faibles
(environ 1 % du total des déchets produits en
Suisse et environ 25 % des déchets produits par
les paysans) recouvrent des réalités forts
différentes. Alors qu'on peut imaginer qu'un
paysan puisse se débarrasser de ses quelques sacs
d'engrais et feuilles d'ensilage discrètement dans
la collecte des ordures ménagères ou des
déchets encombrants, il n'en va pas de même
pour un maraîcher ou un paysan
spécialisé dans la production
laitière.
Depuis quelques années déjà, le
secteur agricole se penche sur ces déchets. Ainsi,
la Station fédérale de recherche de
Tänikon a entrepris en 1995 des essais de collecte
des plastiques d'ensilage (balles rondes). L'étude
portait sur les conditions de collecte, les coûts,
l'acceptation du système par les agriculteurs et
les débouchés de valorisation.
Des déchets
recyclables, mais fortement souillés
Cette étude nous apprend, entre autres, que les
déchets collectés contenaient en moyenne 29
% de résidus (terre, humidité, herbe). En
d'autres termes, pour une balle ronde
réalisée avec 1 kg de feuille plastique, il
faut compter avec 1,4 kg de déchets de feuille
plastique souillée en moyenne. Cela
nécessite des installations de lavage pour
recycler les feuilles. Il est relevé en outre
qu'une distance moyenne de 7 km est un maximum pour
assurer la participation des agriculteurs. Il faut donc
un réseau de collecte dense (de l'ordre de 300
à 400 points de collecte pour toute la Suisse).
Cela est justifié également par les faibles
tonnages produits dans chaque exploitation (de 10
à 220 kg par livraison).
Des milliers de
tonnes disséminées sur des milliers de
kilomètres carrés
L'entreprise de recyclage, Polyrecycling, qui a
participé aux essais, a mis en place un
système de collecte. Celui-ci repose sur la vente
de sacs taxés, que le client peut utiliser pour
mettre les feuilles plastiques usagées
(système similaire à celui organisé
pour les feuilles plastiques de la construction).
Aujourd'hui, InnoPlastics AG (anciennement Polyrecycling)
cherche à étendre son réseau en
Suisse romande, mais rencontre peu de succès pour
l'instant (voir encadré "Elimination en ordre
dispersé").
Elimination en ordre
dispersé
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Les paysans ne sont pas égaux face
à la tâche
délimination de leurs plastiques. A
Echallens (VD), ce sont des "déchets
professionnels", ils ne sont donc pas
acceptés à la déchetterie
communale. Dans le canton du Jura, les
plastiques agricoles sont tolérés
dans les ordures ménagères, avec
éventuellement un supplément de la
taxe de ménage. Dans le canton de
Fribourg, certaines communes acceptent ces
déchets. Dautre part, le canton
veille, lui, à ce que les communes
interviennent en cas dincinération
en plein air. A Yverdon, des sacs pour la
récupération des plastiques ont
été vendus par la STRID, mais sans
suite (aucun nest revenu
). De leur
côté, les frères Stoll,
maraîchers dans la même ville,
assument eux-mêmes
lélimination de leurs plastiques
(transport par bennes en usine
dincinération) et ne comprennent
pas pourquoi tous les agriculteurs ne sont pas
logés à la même enseigne. A
noter que les centres Fenaco-Landi, fournisseurs
pour lagriculture, reprennent de leurs
clients réguliers les sacs dengrais
(ceux-ci sont retrournés depuis
Bâle, par péniches, jusquaux
Pays-Bas pour y être recyclés).
Pour la recupération des plastiques
densilage, il ny a, à notre
connaissance, que Gross Gaston et fils à
Ecuvillens (FR) et Fernand Andrey, entreprise de
travaux agricoles, à St-Sylvestre (FR),
mais uniquement pour leurs clients. Tous deux
utilisent la filière de Innoplastics
(voir page "Sponsor").
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Pour assurer ce service de proximité, les
entreprises de travaux agricoles paraissent la solution
idéale. Ce sont elles qui effectuent l'enrubannage
des balles chez les agriculteurs de leur région;
elles savent donc qui doit éliminer ce genre de
déchets.
Enrubannage sur le lieu de
production. La reprise du plastique ne
coûterait pas cher.
Utilisation de
polyéthylène pour la protection.
Déchets souillés, mais
recyclés.
Dans le Seeland fribourgeois et bernois, à
l'initiative des centrales cantonales de la culture
maraîchère et des organisations de
producteurs, des campagnes spéciales sont
organisées au printemps (vers la fin mai) pour
collecter les feuilles plastiques usagées des
maraîchers. Les revendeurs de la région de
Ried et d'Anet acceptent pendant trois jours les feuilles
plastiques usagées de leurs clients. Ils ne leur
facturent que le prix de revient de l'élimination
(en usine d'incinération), soit environ Fr.
400.-/t (chiffres de 1996). Même à ce prix,
la charge n'est pas jugée excessive pour le
maraîcher, compte tenu du faible poids des
plastiques utilisés. En effet, cela
équivaut à environ Fr. 33.- par hectare
cultivé et par an.
Beaucoup de
polyéthylène, mais ce n'est pas tout
La matière de base la plus courante est le
polyéthylène (PE). Il sert à la
protection des cultures maraîchères et
à l'ensilage. D'autres polymères ou
mélanges, par ex. le copolymère
éthylène-vinyl-acétate, sont
utilisés en combinaison avec une large gamme
d'adjuvants pour faire des produits "sur mesure". Dans le
cas des feuilles pour l'enrubannage, le PE est
généralement combiné avec un
adhésif, le polyisobutylène (PIB), qui
permet d'obtenir une balle plus hermétique. Par
contre, le film usagé a tendance à coller
les déchets,de plus lors de la regranulation, le
PE et le PIB se retrouvent mélangés ce qui
rend impossible un recyclage dans la même
application.
Beaucoup
d'avantages
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Assurer l'étanchéité du
fourrage emballé, protéger les
cultures du froid et des intempéries,
protéger le sol contre l'érosion,
limiter le développement des mauvaises
herbes, protéger certaines
récoltes des insectes ou des oiseaux : le
plastique trouve de nombreuses applications dans
l'agriculture (surtout la culture
maraîchère). Certes, d'autres
matériaux peuvent remplir certaines des
fonctions ci-dessus, mais la
légèreté du plastique lui
donne un avantage certain pour les applications
saisonnières et/ou celles
nécessitant de la manutention.
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