Le nombre de sites pollués en Suisse
s'élèverait à environ 50'000,
dont la moitié sont des décharges.
Leurs recensement et leur assainissement
constituent une lourde tâche pour les
collectivités publiques. Afin
d'éviter ce genre de dérapages
à l'avenir, l'Ordonnance
fédérale sur le traitement des
déchets (OTD) stipule qu'il ne doit plus y
avoir, dès le 1.2.1996, que des
décharges contrôlées et au
bénéfice d'une autorisation
cantonale. Dans le cadre de la mise en oeuvre de
l'OTD, le Valais a pris les mesures suivantes:
inventaire des sites existants, amélioration
de la qualité des déchets et
réduction du nombre de décharges
(d'environ 475 à 80). Le nombre assez
élevé de sites maintenus devrait
garantir, même aux villages reculés,
des distances de transport raisonnables.
Les décharges existent depuis que l'homme
consomme et jette ses déchets. Les
problèmes actuels sont liés à la
quantité et à la qualité des
déchets mis en décharge.
En Valais, les décharges ont accueilli les
ordures ménagères jusqu'au début des
années 70, puis en 1971 les usines
d'incinération (UIOM) de Gamsen et d'Uvrier sont
entrées en fonction ; celle de la SATOM date de
1976, quant à la commune de Zermatt, elle exploite
sa petite usine depuis 1964. Toutes les communes du
canton éliminent depuis lors leurs ordures
ménagères en UIOM.
Le premier recensement des décharges du canton
a été fait en 1989; celui-ci faisait
état de 385 décharges de toutes grandeurs.
En 1993, après une première information aux
communes, 296 sites étaient en activité et
89 autres fermés. La composition moyenne de ces
décharges était de : 65 % de
matériaux inertes, 9 % de déchets de
chantier non triés, 9 % de déchets
organiques, 5 % de métaux, 4 % d'encombrants, 2 %
de déchets spéciaux, 1 % d'ordures
ménagères et 5 % d'autres
déchets.
Actuellement, le même inventaire recense 475
sites de décharges de matériaux inertes
dont 163 fermés et 312 en activité. Il est
intéressant de constater qu'au cours de ces dix
dernières années le nombre de
décharges en activité a augmenté de
16 unités, par contre le nombre de sites
fermés a augmenté quant à lui de 74
unités.
Meilleur
contrôle à l'entrée des
décharges
La principale évolution se situe dans la
qualité des déchets mis en décharge.
Avant 1990, beaucoup d'objets encombrants étaient
visibles, tandis qu'aujourd'hui ceux-ci ont presque
disparu des talus de décharge, ils sont
gérés par les déchetteries (65) ;
nous trouvons alors principalement des déchets
inertes, des déchets de chantier partiellement
triés et des déchets de jardins pour les
communes n'ayant pas encore de place de compostage
(10).
Le 90 % des communes du canton gèrent
correctement leurs encombrants, les autres brûlent
encore en plein air une partie de ces déchets
ainsi que les matières organiques.
Décharge communale en 1987... et
gestion du même site en 1996.
L'évolution est sans aucun doute
qualitativement positive. Restent 230 sites
à fermer et à assainir
Le projet de plan cantonal de gestion des
déchets prévoit de conserver 80 sites de
décharge de matériaux inertes, soit des
décharges régionales en plaine et
intercommunales voire communales dans les vallées.
Actuellement, l'inventaire des décharges
contrôlées selon l'OTD recense 20 si- tes
autorisés; il y a encore 60 sites qui ont soit une
autorisation partielle, soit qu'aucune démarche
officielle n'a été entreprise. Par contre
230 autres sites de décharge devront être
fermés et assainis.
D'une part, il y a un effort important qui a
été fait par la majeure partie des communes
dans le domaine de la gestion des décharges.
D'autre part, les aspects de régionalisation et de
régularisation des autorisations peinent à
se concrétiser. Mais retenons le côté
positif de l'évolution tout en sachant que le
travail n'est pas terminé.
Isabelle de Riedmatten
Service cantonal de la protection
de l'environnement, section déchets
et eaux souterraines, Sion.