Nº 30 du mois de mars 2000

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets


Evolution des décharges en Valais : miser sur la qualité plutôt que la quantité 
 

Le nombre de sites pollués en Suisse s'élèverait à environ 50'000, dont la moitié sont des décharges. Leurs recensement et leur assainissement constituent une lourde tâche pour les collectivités publiques. Afin d'éviter ce genre de dérapages à l'avenir, l'Ordonnance fédérale sur le traitement des déchets (OTD) stipule qu'il ne doit plus y avoir, dès le 1.2.1996, que des décharges contrôlées et au bénéfice d'une autorisation cantonale. Dans le cadre de la mise en oeuvre de l'OTD, le Valais a pris les mesures suivantes: inventaire des sites existants, amélioration de la qualité des déchets et réduction du nombre de décharges (d'environ 475 à 80). Le nombre assez élevé de sites maintenus devrait garantir, même aux villages reculés, des distances de transport raisonnables.

 


Les décharges existent depuis que l'homme consomme et jette ses déchets. Les problèmes actuels sont liés à la quantité et à la qualité des déchets mis en décharge.

En Valais, les décharges ont accueilli les ordures ménagères jusqu'au début des années 70, puis en 1971 les usines d'incinération (UIOM) de Gamsen et d'Uvrier sont entrées en fonction ; celle de la SATOM date de 1976, quant à la commune de Zermatt, elle exploite sa petite usine depuis 1964. Toutes les communes du canton éliminent depuis lors leurs ordures ménagères en UIOM.

Le premier recensement des décharges du canton a été fait en 1989; celui-ci faisait état de 385 décharges de toutes grandeurs. En 1993, après une première information aux communes, 296 sites étaient en activité et 89 autres fermés. La composition moyenne de ces décharges était de : 65 % de matériaux inertes, 9 % de déchets de chantier non triés, 9 % de déchets organiques, 5 % de métaux, 4 % d'encombrants, 2 % de déchets spéciaux, 1 % d'ordures ménagères et 5 % d'autres déchets.

Actuellement, le même inventaire recense 475 sites de décharges de matériaux inertes dont 163 fermés et 312 en activité. Il est intéressant de constater qu'au cours de ces dix dernières années le nombre de décharges en activité a augmenté de 16 unités, par contre le nombre de sites fermés a augmenté quant à lui de 74 unités.

 

 
Meilleur contrôle à l'entrée des décharges

 


La principale évolution se situe dans la qualité des déchets mis en décharge. Avant 1990, beaucoup d'objets encombrants étaient visibles, tandis qu'aujourd'hui ceux-ci ont presque disparu des talus de décharge, ils sont gérés par les déchetteries (65) ; nous trouvons alors principalement des déchets inertes, des déchets de chantier partiellement triés et des déchets de jardins pour les communes n'ayant pas encore de place de compostage (10).

Le 90 % des communes du canton gèrent correctement leurs encombrants, les autres brûlent encore en plein air une partie de ces déchets ainsi que les matières organiques.

 


Décharge communale en 1987... et gestion du même site en 1996. L'évolution est sans aucun doute qualitativement positive. Restent 230 sites à fermer et à assainir


Le projet de plan cantonal de gestion des déchets prévoit de conserver 80 sites de décharge de matériaux inertes, soit des décharges régionales en plaine et intercommunales voire communales dans les vallées. Actuellement, l'inventaire des décharges contrôlées selon l'OTD recense 20 si- tes autorisés; il y a encore 60 sites qui ont soit une autorisation partielle, soit qu'aucune démarche officielle n'a été entreprise. Par contre 230 autres sites de décharge devront être fermés et assainis.

D'une part, il y a un effort important qui a été fait par la majeure partie des communes dans le domaine de la gestion des décharges. D'autre part, les aspects de régionalisation et de régularisation des autorisations peinent à se concrétiser. Mais retenons le côté positif de l'évolution tout en sachant que le travail n'est pas terminé.

 

 Isabelle de Riedmatten

Service cantonal de la protection

de l'environnement, section déchets

et eaux souterraines, Sion. 

 

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