Nº 30 de mars 2000

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets

 

Economie et écologie font bon ménage au bureau

 

Green Office est une association à but non lucratif, fondée en 1996 à Genève. Son but est de promouvoir la prise en compte des aspects environnementaux dans les bureaux pour toute entreprise de services, publique ou privée, à travers l'octroi d'un Eco-label. Green Office s'intéresse aux méthodes de gestion des ressources et aux possibilités d'évolution des performances environnementales des bureaux.

 

L'installation de "mini-poubelles" à chaque poste de travail avec des "tiroirs" pour le papier, les déchets compostables et les autres déchets facilite le tri à la source, comme ici à l'Office fédéral de la statistique à Neuchâtel.

Dans un climat économique de plus en plus concurrentiel, les entreprises de services (publiques et privées) peuvent trouver dans une gestion environnementale correcte un élément de réussite. Souvent, des solutions planifiées

intelligemment conduisent à des prestations d'un niveau égal ou supérieur nécessitant moins de ressources. L'association Green Office veut promouvoir l'utilisation plus économique et plus écologique des ressources tant physiques qu'humaines dans les administrations publiques et privées. L'association a, dans ce but, développé une démarche Green Office qui s'articule sur:

 

- un état des lieux environnemental, basé sur cent questions ciblées, regroupant les cinq domaines principaux de l'écologie de bureau (Milieu, Bureautique, Matière, Energie et Déchets);

- un rapport de synthèse, offrant des conseils et des indications sur les axes d'améliorations possibles;

- l'octroi d'un Eco-label Green Office valable deux ans en fonction des résultats obtenus avec un suivi dans le temps et une exigence d'amélioration continue.

Améliorer signifie toujours changer et donc remettre certaines habitudes et modes de pensée en question en vue de rendre les "administrations" plus performantes. Preuves en sont les deux exemples suivants :

- Exemple 1 : Les petits ruisseaux font les grandes rivières. 15 millions de marqueurs de texte en plastique de 20 g chacun donnent un total de 300 t de déchets par an en Suisse. Une entreprise auditée par Green Office a aujourd'hui recours à une liste de critères d'achat écologiques. Résultats : la quantité de déchets secs a diminué d'un tiers grâce à des stylos-billes et des stylos-marqueurs rechargeables et les coûts pour les toners et cartouches d'encre ont diminué de plus de 30% grâce à des produits "compatibles" (c'est-à-dire conteneurs rechargés avec de l'encre).

- Exemple 2 : Chaque nouvelle version d'un programme informatique nécessite en moyenne le double de mémoire de la version précédente. Cela signifie qu'en l'espace de 5 à 6 ans, la puissance nécessaire à l'application d'un programme a décuplé ! Les administrations seraient-elles aussi devenues dix fois plus performantes durant ce dernier lustre ? Certes non, car chaque nouveau programme demande une adaptation de la formation et un temps d'accoutumance du personnel qui s'en sert. De plus, les instabilités notoires des programmes les plus sophistiqués coûtent beaucoup de temps de travail. Des estimations récentes du Total Cost of Ownership ont montré qu'au début de l'ère de l'informatique les coûts qui primaient étaient ceux pour l'achat des appareils, dans une deuxième phase ceux pour les programmes et aujourd'hui ceux pour la maintenance. En "sautant" 1 à 2 générations de programmes, il est possible d'économiser jusqu'à 10'000 francs par an et par personne ! La prolongation de la durée de vie d'un ordinateur de deux à trois ans est une conséquence écologique bienvenue d'une telle décision, puisque la production d'un nouvel ordinateur nécessite plus de matières premières que celle d'une voiture (de 16 à 19 tonnes de matières premières et plus de 30'000 litres d'eau - selon Kerstin Wernicke, GLOBUS 2/99, p. 49).

Andrea von Maltitz

Green Office, CP 47

1211 Genève 17

 

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