forum déchets : En 1998 à
New York, Philips s'est vu décerner la
médaille d'or du mérite écologique
des sociétés internationales par le Centre
Mondial Environnemental. Cette reconnaissance a-t-elle
"dopé" les ventes de tubes fluorescents ?
M. Wyrsch: Oui, particulièrement aux
Etats-Unis.
FD : Efficacité lumineuse
améliorée de 20% grâce aux nouvelles
poudres fluorescentes, 80% de mercure en moins,
durée de vie fortement améliorée,
recyclable à presque 100%! Les nouveaux tubes
Philips méritent presque tous les superlatifs.
Mais qu'en est-il de leur prix de vente et du coût
de leur recyclage ?
M. Wyrsch: Pour un tube 36 watts de 120 cm, le
modèle standard est vendu Fr. 6,50, alors que le
modèle NG est proposé à Fr. 10.50.
Mais si la (mauvaise) lumière d'un TLD 36/33 est
suffisante en quantité, on peut obtenir le
même résultat avec un TLD 36/840 avec une
économie d'environ Fr. 30.&endash; sur sa
durée de vie et un meilleur rendu des couleurs.
Quant à l'élimination des composants, elle
ne coûte plus, elle rapporte aux recycleurs!
FD : Est-ce que la nouvelle loi allemande sur
l'économie en cycle fermé a
constitué un déclencheur pour ce nouveau
développement ?
M. Wyrsch: Philips a intégré
depuis des années la protection de l'environnement
dans sa stratégie industrielle. Mais il est vrai
que nous ne sommes pas peu fiers de remplir pleinement
les contraintes posées par la fameuse
"Kreislaufwirtschaftsgesetz".
FD : Les nouvelles poudres utilisées
coûtent très cher. Est-ce que la
volonté de les récupérer ne
relève pas aussi d'une logique strictement
économique?
M. Wyrsch: Contrairement à ce que l'on
pourrait penser, les terres rares entrant dans la
composition de ces poudres ne sont pas coûteuses
parce qu'elle seraient rares, mais parce que leur
extraction est très complexe. Sans pouvoir vous en
donner la valeur, je peux simplement vous dire que ce
poste de charges est nettement plus élevé
que les salaires d'une unité de production...
FD : Le recyclage intégral de ces tubes
Philips est en place en Allemagne et aux Pays-Bas. Quand
pourrait-il devenir opérationnel en
Suisse ?
M. Wyrsch: On estime le marché
helvétique à quelque 9 millions de tubes
par an. Les lampes de la nouvelle
génération ne sont pas encore en fin de vie
et leur nombre reste insuffisant pour pouvoir exploiter
rentablement une unité de recyclage
spécialisée. En attendant, nos partenaires
en Suisse peuvent les exporter vers les usines
étrangères moyennant une autorisation
spéciale de l'Office fédéral de
l'environnement. Les discussions se poursuivent &endash;
notamment avec le leader du recyclage en Suisse &endash;
et permettent de penser que la filière
complète sera opérationnelle dans le
courant de l'année 2000.
Propos recueillis par
Anne-Claude Imhoff