Soigneusement entassées, les balles
attendent d'être incinérées. Leur
tour viendra lorsque leur énergie sera vraiment
requise, soit en hiver. En théorie, le stockage
est possible pour une durée de deux ans, ce qui
permet de résoudre le problème de la
pénurie de "combustible" dans les UIOM durant
la saison froide. "L'empaqueteuse" de Celtor atteint
une capacité de 20 000 à 25 000 balles
par an. Les frais d'acquisition
s'élèvent à 700 000 francs: pas
une bagatelle certes, mais le jeu en vaut la
chandelle. Durant l'été, l'UIOM peut
ainsi procéder sans autres aux révisions
nécessaires et se constituer une réserve
de déchets. Ainsi, l'exploitation de
l'installation se trouve optimisée et
l'utilisation de la chaleur maximisée.
Le matériel coûte cinq francs par
balle (6 couches de filet et 4 couches de feuille
plastique). Il faut ajouter le salaire de deux
machinistes ainsi que l'achat et l'entretien de deux
chargeuses à pneus (déversement des
déchets et entreprosage des balles). A plein
rendement, la capacité est de 15 à 18
balles à l'heure. Avec une machine aussi
complexe, les pannes sont toujours possibles. Ce
risque est plus grand dans les régions qui ne
pratiquent pas la taxe au sac et où les
déchets sont donc moins bien triés. En
moyenne, il faut compter 15 000 francs par an pour les
pièces de rechange et l'amortissement. Pour
Celtor, le coût total est finalement de 30
francs par balle.
La presse à balles de Celtor est mobile. En
1998, cette machine a traité 7500 tonnes de
déchets, dont 3500 que Celtor a stockées
pour l'usine d'incinération de La
Chaux-de-Fonds en vue de l'hiver. Les 4000 autres
balles ont été fabriquées pour
les UIOM de Weinfelden et de Genève. Comme on
voit, son rayon d'action est assez grand. Outre la
machine elle-même, Celtor "fournit" un
opérateur ainsi qu'une chargeuse. Le client
doit se charger de "l'autre moitié". A noter
toutefois que ces déplacements ne valent la
peine qu'à partir de 1000 balles.
Mais la machine sait faire plus qu'emballer des
détritus. En été, elle tournera
pendant un mois à la brasserie
Feldschlösschen à Rheinfelden pour
emballer du malt, et en automne, elle servira à
conditionner du maïs déchiqueté et
des copeaux de betteraves sucrières.
Jacques Ganguin
Office de la protection des eaux et de la
gestion des déchets, Berne