Nº 27 de septembre 1999

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets

 

Le WWF souhaite une consigne généralisée pour améliorer le taux de réemploi

 

Parmi d'autres organisations de protection de l'environnement, le WWF Suisse a pris position sur le projet de révision de l'Ordonnance sur les emballages pour boissons (OEB). Voici, dans les grandes lignes, les arguments apportés en faveur d'une généralisation de la consigne pour que les bouteilles jetables ne supplantent pas les bouteilles reremplissables en verre ou en PET. Extraits d'une lettre adressée le 15 juillet 1999 au Conseiller fédéral Moritz Leuenberger, chef du DETEC.
 

Carol Franklin, directrice du WWF, remet à M. Staub (Migros) et à Mme Zogg (Coop) la PETition "Réutiliser au lieu de recycler" munie de 32'000 signatures recueillies en un temps record. Le message des consommateurs est clair.


Le WWF approuve l'introduction d'une taxe avancée de recyclage pour le verre et l'élargissement du champ d'application de l'ordonnance. Il relève toutefois que dès l'instant où un système de collecte et de recyclage des briques Tetrapak serait en place, il serait nécessaire d'étendre les contraintes de l'ordonnance aux emballages pour le lait.

Nous préconisons que soit introduite à moyen terme une consigne généralisée sur tous les emballages pour boissons et cela pour deux raisons au moins:

1) Selon nos informations, l'introduction de bouteilles recyclées à 80-100% devrait rapidement décider le groupe Coop à renoncer aux bouteilles reremplissables et donc au système de consigne. Compte tenu des coûts liés à la reprise des emballages vides, son principal concurrent, Migros, devra en faire autant. La grande distribution s'en tiendra alors au taux minimal exigé de 75% de recyclage. Les systèmes de consigne en vigueur chez les grands détaillants élèvent notoirement la performance des systèmes de collecte indirecte (PET Recycling Schweiz). Les objectifs fixés par l'ordonnance ne seront donc plus atteints et les milieux économiques feront tout leur possible pour les adapter à la baisse. Seul un système de consigne appliqué à tous les types d'emballages est en mesure d'empêcher cette dérive. Les milieux de la grande distribution reconnaissent d'ailleurs qu'aucune autre solution n'existe qui soit à la fois économiquement et écologiquement durable.

2) Nous sommes inquiets qu'on en appelle de plus en plus à la conscience écologique des consommateurs dans le cadre de campagnes en faveur du recyclage et que l'on introduise ainsi une confusion croissante entre recyclage et protection de l'environnement. La consigne généralisée permet de faire l'économie de coûteuses et douteuses campagnes publicitaires, tout en garantissant les meilleurs taux de collecte et une qualité optimale du tri.

Pour le reste, le WWF se prononce contre l'autorisation du PVC (qui reste une matière problématique). Quant au taux minimum de recyclage, il devrait être augmenté à 85% (au lieu de 75%). Rien d'impossible, puisqu'un tel taux est d'ores et déjà atteint pour le verre et l'aluminium. Pour sa part, le taux de circulation pourrait être porté à 90% (au lieu de 85%) et se rapprocher ainsi du niveau que l'on connaissait avant l'apparition des bouteilles jetables.

Enfin, notre organisation soulève la question de la qualité des chiffres de production et de collecte servant au calcul des taux de recyclage et de circulation exigés par l'ordonnance. Il n'est pas clair, en effet, que les poids se comprennent comme poids nets, à savoir sans colle, étiquettes, couvercles ou autres corps étrangers. De même, les invendus et les déchets de fabrication ne doivent pas compter comme marchandise recyclée. Certains soupçons existent sur l'exploitation de ce flou &endash; en particulier dans le cas du PET &endash; pour améliorer sensiblement les taux de collecte et de recyclage.

 

Marcel Odermatt, division

Consommation-Environnement du WWF Suisse

 

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