Nº 26 de juillet 1999

Bulletin romand d'information sur la diminution et la gestion des déchets

 

Une organisation qui recycle déjà 50 000 m3 de polystyrène par an !

 

Depuis le début des années 90, plusieurs fabricants suisses d'isolation en mousse de polystyrène dure reprennent et recyclent les déchets d'EPS selon diverses techniques. Depuis mars 1998, EPS Recycling Suisse* centralise la vente des sacs de collecte et organise rationnellement la logistique. Entretien avec M. Suter, secrétaire de l'association.

 Cet espace rédactionnel est réservé à l'association EPS Recycling Suisse qui ont soutenu la réalisation de ce numéro de FORUM Déchets et que nous tenons ici à remercier.


 
 

forum déchets : Le polystyrène expansé passe parfois pour un produit peut compatible avec l'environnement. L'idée qu'il est expansé aux CFC (gaz destructeurs de la couche d'ozone) est souvent évoquée. Est-ce que sa fabrication a évolué depuis sa première commercialisation dans les années 50 ?

M. Suter: Le polystyrène expansé (EPS) doit être différencié du polystyrène extrudé (XPS). L'agent d'expansion de l'EPS a toujours été le pentane. Les produits en EPS sont composés de petites billes blanches et s'obtiennent par moulage. Quant aux plaques d'isolation en XPS, elles proviennent d'un processus en continu difficile à maîtriser avec un agent d'expansion aussi inflammable que le pentane. C'est pourquoi on a utilisé jusqu'ici des HCFC qui ont un moindre effet sur la couche d'ozone que les CFC. Mais, en tant que composé organique volatil (COV), le pentane est soumis à la nouvelle taxe fédérale sur les COV. Dans cette perspective, les fabricants suisses viennent d'investir des millions de francs pour le récupérer aux différentes étapes de fabrication et l'utiliser comme combustible d'appoint.

 

FD : Comment s'opère en général le recyclage du polystyrène ?

M. Suter: Certains fabricants on développé une installation capable de produire des plaques de toiture dont le coeur peut être constitué de mousses de récupération ce qui permet d'y incorporer 50% de déchets. D'autres sont même parvenu à fabriquer des plaques de haute densité destinées à l'isolation sous chapes en ciment avec 100% de déchets. Seules les isolations de façades ne peuvent contenir de l'EPS de recyclage, car elles doivent répondre à des normes d'isolation très strictes.

 

FD : Pourquoi cette technique de recyclage a-t-elle été privilégiée par rapport aux autres ?

M. Suter: En conservant intactes les mousses d'isolation, on économise l'énergie considérable qu'il faudrait pour refaire des granulés expansibles et on évite l'utilisation de pentane. En outre, cela permet d'incorporer des mousses d'EPS provenant d'autres fabricants. Reste que le tri est impératif, car les mousses de polyuréthanne ou les chips à base d'amidon nous encrassent dans tous les sens du terme...

 

FD : Peut-on considérer que tous les produits en EPS sont recyclables ?

M. Suter: Oui, même les composites (EPS/plastique/aluminium). L'expérience montre que la séparation des isolations collées en façade et enduites de crépi est parfaitement réalisable. Il est vrai que le défi reste presque entier, attendu que le recyclage ne représente pour l'instant que 3% du volume de production. Mais les usines adapterons nécessairement leur fabrication à mesure que le tri des déchets se généralisera.

 

Propos recueillis par

François Marthaler


 

Etape incontournable dans toute filière de recyclage, le tri avant broyage est effectué à la main par un ouvrier occupé pratiquement à temps plein. Sa mission : retirer les corps étrangers et les matériaux indésirables, tels que les mousses polyuréthannes ou les chips d'amidon. Des déchets dont l'élimination coûte cher...

 

Ayant renoncé à la publicité au profit d'un sponsoring, FORUM DECHETS offre au secteur privé, qui mène aux côtés des services publics un combat actif contre les déchets, une tribune pour faire connaître son point de vue, son expérience. En fonction des prochains thèmes abordés par la rédaction, votre entreprise pourrait également être intéressée par un publi-reportage... (bird@span.ch)

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